La chapelle du Baptieu

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La chapelle du Baptieu

CATEGORIE : Oratoires & chapelles

Nous sommes en 1679 – Louis XIV règne sur la France, la Savoie est sous l’autorité de Victor-Amédée II (1675-1730) qui gouverne à Turin, laissant une certaine autonomie (de jour en jour plus restreinte) au Sénat qui siège à Chambéry.

Le village du Baptieu – dont le nom ne vient pas de « Baptisterium » comme voulaient le faire croire de vieilles chroniques, mais plus prosaïquement d’un battoir à chanvre qui s’y trouvait, possède une chapelle (voir article sur les chapelles).

Cette chapelle est la plus ancienne chapelle de la paroisse, bâtie sans doute, au XVème siècle par la famille Charvey. Elle est placée sous le vocable de Sainte Marie-Magdeleine, patronne des filles repenties, et Saint Georges, patron des cavaliers, militaires et chevaliers. Elle est reconstruite sous l’épiscopat de Mgr d’Arenthon d’Alex en cette année 1679 : un acte notarié rapporte que la chapelle a besoin de réparations.

Lisons cet acte notarié du 3 novembre 1679 : « Comme ainsi soit que la chapelle assise au Baptieu, fondée sous le vocable de Sainte Marie Magdeleine, soit tombée presque en ruine et que, à faute de fondateurs et recteur d’icelle (qui) seraient mis en devoir de faire les réparations nécessaires de la dicte chapelle, Mgr de Genève, à sa dernière visite, avait ordonné que, faute des sus-nommés fondateurs et recteurs, fassions les dites réparations dans les trois mois après la dite ordonnance… ».

Deux habitants du Baptieu se présentèrent pour entreprendre et mener à bien les travaux : « honorable Pierre Raddaz ; et Nicolas, fils de feu Nicolas Laisné Callamard ». On leur fournira les matériaux, et ils devront avoir achevé les travaux le 16 juillet 1680. Il y aura un « plancher dessus à cinq pans, à forme de celui de l’Eglise de Saint-Nicolas ». La couverture sera en tavaillons. Ils seront payés « vingt sols, monnaie de Savoie, par chacune journée, payables en deux tournées, la première à moitié besogne faite, et l’autre moitié la dite besogne parfaite ». A l’époque, la monnaie en cours était le florin, qui se divisait en douze sols, lesquels en douze deniers… Un bon poulet valait quatre sols.

La chapelle comprendra une tribune, chose assez rare dans une chapelle et une couverture en tavaillons, aujourd’hui disparue. La façade comporte un oculus et une porte à barreaux. Un clocheton en bois, et sa cloche de bronze dominent la chapelle. On peut y voir trois objets religieux remarquables : une statue de Sainte Marie-Magdeleine du XVIème siècle, une de Saint Sébastien du XVIIIème siècle et un crucifix d’art populaire.

Christ naïf

Christ naïf

 

Sainte Marie-Magdeleine

Sainte Marie-Magdeleine

La cloche originale a subi la réquisition imposée par les autorités révolutionnaires en 1793, la Savoie étant alors sous domination française, comme le relate le conseil communal du 28 octobre 1793 :

« … De la nous somme venu à la chapelle du Baptieux ou nous en avons trouvé une pesant environ quatre vingt dix livres portant en inscription le millésime de mil six cent huitant un et le noms de Joseph Revilliod et Michere Galliard sa femme … »

La cloche actuelle sera fondue en 1846 :

La cloche du Baptieu et ses inscriptions

La cloche du Baptieu et ses inscriptions