Alexis Bouvard 1767 – 1843 Astronome

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Alexis Bouvard 1767 – 1843 Astronome

CATEGORIE : Histoire

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Sixième et dernier enfant de Nicolas Bouvard et Marie Jacquemoud, Alexis est né le 27 juin 1767 dans un chalet d’alpage à la Borgia sur les pentes du Mont Joly.

A l’école du village, Alexis montre déjà des aptitudes remarquables, particulièrement en calcul. Il poursuit sa formation auprès de son oncle, chanoine de la collégiale de Sallanches.

Le départ à Paris

En 1785, il part à pied à Paris, où ses premières années sont difficiles. Le jeune Alexis fait preuve de ténacité, il est commissionnaire, domestique chez une comtesse, puis valet de chambre chez l’écrivain piémontais Alfieri qui l’encourage dans ses études.

Il suit les cours gratuits dispensés au Collège de France et se fait remarquer par ses aptitudes à la physique et aux mathématiques. Il se découvre une passion pour l’astronomie en fréquentant en curieux l’Observatoire et en se rendant utile aux astronomes. Il entre en 1793 comme élève astronome à l’Observatoire de Paris.

Une rencontre déterminante

En 1794, il rencontre Laplace, immense mathématicien et physicien, qui commence la rédaction du «Traité de mécanique céleste». Alexis devient son assistant, chargé d’établir les tables des mouvements planétaires, au prix de longs et fastidieux calculs. Collaborateur rigoureux et dévoué de Laplace, il devient aussi son ami et le restera jusqu’à la mort de celui-ci en 1827.

Alexis découvre huit comètes, et calcule leurs éléments paraboliques.

Outre l’astronomie, ses travaux portent sur la météorologie, le système métrique (établissement des étalons-unités), les marées.

Les tables d’Uranus et la découverte de Neptune


Bouvard, qui avait déjà rédigé en 1808 des tables de position pour Jupiter et Saturne, publie en 1821 les tables d’Uranus, planète découverte en 1781 par Herschel. Intrigué par des irrégularités de son orbite, il émet l’hypothèse de l’influence d’une planète inconnue située au-delà d’Uranus. Les astronomes britannique Adams et français Le Verrier calculèrent séparément la position prévisible de cette planète, qui fut observée en 1846 par l’astronome allemand Galle.

Le rôle déterminant d’Alexis Bouvard dans la découverte de cette nouvelle planète justifie qu’on le cite aussi comme « découvreur de Neptune ».

Carrière d’Alexis Bouvard

  • 1795 : membre adjoint au Bureau des Longitudes, assistant de Laplace.

  • An XI, 5 Floréal (1803) : nomination à l’Institut de France en « classe des sciences physiques et mathématiques, section d’astronomie  ».

  • 1805 : membre titulaire du Bureau des Longitudes.

  • 1810 : Chevalier de la Légion d’Honneur.

  • 1822 à 1843 : directeur de l’Observatoire de Paris.

  • 1826 : membre de la Royal Society de Londres.

  • 1838 : Officier de la Légion d’Honneur.

  • 1840 : Chevalier de l’Ordre de Léopold de Belgique.

  • membre des Académies des Sciences de Bruxelles, Turin, Munich.

Alexis Bouvard meurt le 7 juin 1843 à l’âge de 76 ans.

Son éloge funèbre fut prononcé par Arago :

… cinquante années de la vie de notre confrère ont été consacrées à des travaux laborieux, difficiles et éminemment utiles, tel est le côté par lequel Bouvard désirait surtout qu’on le louât … C’est assurément un spectacle plein d’intérêt, que celui d’un jeune homme qui s’élève de la position la plus humble jusqu’aux premières dignités scientifiques… Il était glorieux, Messieurs, de laisser en mourant le droit de faire graver sur sa tombe : « Il fut le collaborateur et l’ami de Laplace ».

De 1800 à 1803, une expédition scientifique française explora les mers du Sud jusqu’en Australie. Son commandant, Nicolas Baudin, baptisa le « Cap Bouvard »  en l’honneur d’Alexis Bouvard.

Actuellement, on trouve la ville de Bouvard et le vignoble de Cape Bouvard aux environs de Perth ; toutes leurs bouteilles de vin ou de bière sont décorées du portrait de notre illustre Contaminard !

En 1970, l’Union astronomique internationale a donné son nom à une vallée de la Lune, la Vallis Bouvard.