Les Collets Rouges
CATEGORIE : Histoire
Les Collets Rouges
« Les Collets Rouges » ainsi appelés à cause du liseré coquelicot qui ourle le col de leur veste sombre, sont tous natifs de la Savoie et de la Haute-Savoie.
Le travail des commissionnaires consiste à déménager des lots, les étiqueter, les ranger, les exposer, les présenter en salle, les remballer et les livrer… Tout doit aller vite et sans casse. Une bonne connaissance de la culture des styles et des valeurs du marché de l’art est nécessaire.
La légende veut que Napoléon 3 ait attribué aux Savoyards le privilège d’être commissionnaires à l’hôtel des ventes à une époque où la Savoie n’avait pas encore été rattachée à la France.
Il existe néanmoins une autre version des faits. Des documents datant de la seconde moitié du 19è siècle accusent les « Savoyards » de manger le pain des Français. A cette époque, ces « étrangers » étaient un peu partout dans Paris, prêts à accepter n’importe quelle besogne.
Si les commissionnaires de Drouot ont d’abord été Auvergnats, les Savoyards n’ont pas tardé à s’imposer en tant qu’hommes « forts, sérieux et travailleurs ». Aussi, les commissaires-priseurs de l’époque auraient progressivement sélectionné leurs « cols rouges » parmi les candidats savoyards qui se bousculaient au portillon. A la veille de la grande guerre, il ne restait plus qu’un Auvergnat dans la corporation. On le surnommait « l’étranger ».
Le règlement de la corporation impose un parrainage comme condition d’entrée. L’effectif doit être maintenu à son seuil de 110. Le nouveau venu, appelé le « bis » dans le jargon de Drouot, rachète et reprend le numéro de son prédécesseur (dernières valeurs de rachat connues : entre 50 000 et 80 000 €). Chiffres brodés sur le col rouge des vestes noires, numéros définitivement attribués à l’issu d’une période d’essai de six mois et un vote unanime de ses collègues. Il est des Savoyards qui se succèdent de père en fils sur 3 générations. Quelques-uns se sont mariés avec une fille de commissionnaire. Le nouveau commissionnaire reprend parfois le surnom de son prédécesseur : le Corbeau, le Curé, la Pipe, la Globule, Narcisse ou encore Zorba.